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La vie, la mort... Les en-jeux de l'Aïkido

Lorsque l’on pratique sérieusement l’Aïkido, on fait obligatoirement l’apprentissage au fil du temps de concepts fondamentaux tels que la maîtrise de soi, de l’autre ; la canalisation de la violence, la préservation de la Paix, l’acceptation de la douleur… parfois, de l’ouverture à la joie… souvent et, au travers de la dimension expérimentale liée à l’étude une initiation profonde de la vie et de la mort.

 

On rencontre sur cet espace sacré qu’est le tatami différentes situations essentielles représentative de l’existence que l’on appréhende en pratique tant au niveau physique, psychique, énergétique que spirituel…

 

Il apparait qu’une séance d’aïkido ait la capacité à faire ressortir l’expression de nos plus belles qualités mais aussi de nos blocages les plus inconscients, nos peurs les plus secrètes alliées à des émotions tantôt positives, tantôt négatives qu’il nous faut bien confronter en dépit de nos résistances bien ancrées.

 

De même les traits de caractère que l’on se plait habituellement à dissimuler sans forcément en être conscient sont perçus et reconnus au cœur même du wasa.

 

 

Ainsi on pratique l’aïkido avec ce que l’on "est" et c’est indéniablement ce qui rend cet Art si précieux.

 

Car, avec le temps, nous allons prendre conscience de nos forces tout en reconnaissant nos limites et orienter notre pratique afin de raffermir ce qui peut et doit l’être jusqu’à percevoir un résultat qui apparaitra comme une évidence aux yeux de notre entourage que ce soit dans le cadre de l’Aïkido mais aussi et surtout dans notre cercle relationnel, professionnel, familial, amical, etc.

 

Or, en ce temps où les virus on fait une brusque apparition dans nos vies, on peut considérer que notre relation à la peur en particulier, à la vie, à la mort et à la relation à l’autre est à mise en perspective alimentant une interrogation ma foi, bien naturelle...

 

Nous avons tous du  réfléchir en aparté pour savoir si nous acceptions à nouveau de pratiquer à proximité de nos partenaires d’entrainement comme nous en avions l’habitude, mesurer les dangers encourus, peser les avantages et les inconvénients liés à la pratique et le risque potentiel d’y laisser tout simplement notre peau.

 

A mon niveau, je me suis interrogé sur le sens profond de la pratique :

 

  • Ne sommes-nous pas habitués dans la dynamique de l’aïkido à faire preuve de jugement, à prendre des risques avec la possibilité de blessures physiques ou morales à faire face à plusieurs adversaires dans le cadre des randoris, parfois armés ?

 

  • N’est-on pas censé faire cet apprentissage et jouer avec ces dimensions de vie et de mort ?

 

Chacun - qu’il décide de continuer à pratiquer ou pas – se trouve à présent dans l’obligation de mesurer sa relation au risque et surtout de… vivre avec !

 

Dans le film « Le dernier Samouraï ». le Shogun demande à Nathan Algren (personnage joué par Tom Cruise) de lui narrer la fin de vie du seigneur Katsumoto qui lui résistait et qu’il a fait tuer par les armes modernes alors que ce dernier persistait à utiliser le « katana » de lui donner des détails sur sa mort en somme.

 

Et Nathan Algren de lui répondre: Vous me demander comment il est mort.

 

Avec votre permission, je vous dirai plutôt comment il a vécu.