L’Aïkido en tant qu’art martial japonais n’est plus à présenter, les ouvrages, articles ou support visuel traitant du sujet sont pléthore, mais représente-t-ils tous fidèlement la vision de son fondateur ?
Aujourd’hui, on entend régulièrement des phrases toutes faites arguant d’une perte de vitesse de la pratique des arts martiaux - surtout au niveau fédéral institutionnel - car la jauge est essentiellement basée sur le nombre de licenciés.
Pour autant, est-ce rédhibitoire et pouvons-nous y remédier sans nous commettre dans une pratique de plus en plus formatée car adaptée au clientélisme dans lequel ont dérivé bon nombre de professeur aux titres ronflants de « Shihan » qui ne servent finalement de modèle qu’à leur propre gloriole aussi minime soit-elle.
Or l’Aïkido à fondamentalement pour fonction de permettre au pratiquant de cultiver l’harmonie « Aï » afin d’établir dans un premier temps une relation riche et pacifiée avec lui-même puis avec son environnement.
Ceci est le génie de l’Aïkido dont la source se trouve uniquement dans la réalisation d’un homme, Ueshiba Moriheï car en effet, la pratique des « wasa » favorise l’écoulement sans heurt de l’énergie qui sous-tend la dynamique de la création : le « Ki »… source inépuisable et fondamentale d’énergie vitale qui contribue à l’expression du vivant dans toutes ses représentations au-delà de tout concept limitant.
Lorsque le Ki s’écoule, la santé physique, émotionnelle, psychique et – osons le mot – spirituelle se trouve renforcée car il éveille incontestablement l’esprit et participe à l’ouverture du « Cœur » c’est en cela que le fondateur à dit que l’Aïkido visait à unifier le corps, le cœur et l’esprit.
« La véritable force est celle que nous exerçons à chaque instant sur nos pensées, nos sentiments et nos actes. »
Ueshiba Moriheï
Concrètement, une pratique assidue permet au pratiquant de trouver un équilibre de vie nouveau en stimulant les sens et en éveillant ses capacités créatives.
C’est art au sens le plus noble est appelé la voie « Do », s’y engager permet d’optimiser l’expérience de l’existence propre à chacun en toute liberté de manière consciente, responsable et avisée dans le but de n’offrir aucune résistance ou tensions excessives au flux de vie qui nous traverse afin de nous épanouir comme les fleurs à la saison printanière. Pour Ô senseï cela s’appelle Takemusu Aïki
Hikitsuchi Michio 10ème dan d’Aîkido reçu directement du fondateur parlait de la sensation qu’il éprouvait au contact d’Ô Senseï en ces termes : « C’était comme être dans la douceur des brises du printemps »
Dans l’optique de cet "apprenti- sage" l’Aïkido est plus que jamais d’actualité quel que soit le lieu, la culture, les modes, l’époque ou les situations de crise car il s’inscrit dans la reliance parfaite de l’homme dans le cycle de la grande Nature.
Dès lors l’Aïkido dont la richesse réside au cœur du patrimoine traditionnel du monde du Budo tire sa force dans son ancrage spirituel en restant accessible accessible à tous puisqu’il s’appuie sur une transimission sincère « I Shin Den Shin » - d’Âme à âme ou de Cœur à Cœur – dont le professeur est dépositaire en toute humilité.
« L'essence de l'Aïkido c'est de vous purifier de toute votre malice, de vous mettre en harmonie avec votre environnement, et de nettoyer votre chemin de tous les obstacles, de toutes les barrières. » Ueshiba Moriheï