L’Aïkido est un authentique Budo que l’on traduit généralement par : Art martial soit : l’art du Dieu de la guerre Mars.
En réalité la traduction littérale la plus juste serait : La ‘Voie’ pour déposer les armes
L'origine de cette discipline est indéniablement le BUSHIDO, l'art guerrier japonais, pratiqué et affiné depuis la nuit des temps par des générations de samouraïs. On étudiait alors toutes sortes de techniques de combat à mains nues, ou équipés d'armes, tel le sabre, la lance, le bâton, le couteau mais aussi le tir à l'arc.
Pendant des siècles, les duels avaient un caractère définitif qui souvent se soldait par la mort.
Maître UESHIBA, fondateur de l’Aïkido étudia durant de longues années plusieurs écoles et techniques de combat issues du BUSHIDO mais il n’y trouvait pas réellement de satisfaction. De là est né son souhait au travers de sa méthode de transformer ses acquis en BUDO idéal, voie de connaissance de soi et d'éducation, tant physique que spirituelle, incluant une sérieuse connaissance du corps ainsi qu'une éthique morale.
C’est ainsi qu’il décida de bannir dans la pratique de son art toute notion de vainqueur ou de vaincu. En effet, l’autre n'est plus considéré comme un adversaire à abattre, mais comme un partenaire à préserver, un humain à part entière d’égale importance…
Un autre soi-même.
En AÏKIDO il n'y a donc ni combat ni compétition, c'est l'engagement de soi qui est le support de l'étude.
C'est un art complet au sens le plus noble du terme qui aborde toutes sortes de situations.
Il n'y a pas de catégories de poids, pas de différenciation d’âge ou de sexe, les techniques sont les mêmes pour tous, et tout le monde travaille ensemble, la diversité des partenaires est de fait très instructive et intéressante.
Idéalement, l'Aïkidoka doit trouver une réponse dissuasive et adaptée à toute forme d’agression de quelques nature qu’elle soit en protégeant et préservant non seulement son intégrité physique mais également celle de son agresseur potentiel en lui démontrant l'inutilité de son attitude.
Postulat fort peu évident au demeurant !
Comme il n'y a pas de combats au sens sportif du terme, aucune règles ne codifient ni ne limitent le champ des applications techniques, à l’opposé des sports d'opposition contraint de règlementer pour une question sécurité évidente le combat en compétition en interdisant certaines prises ou des points d’impact sur certaines parties du corps.
Techniquement, face à une attaque, la pratique propose : l'esquive (tenkan) ou l'anticipation, l'initiative (irimi), suivie d'un principe fondamental, le déséquilibre.
Il n'est nullement question de force pure. En effet il n'y a jamais d'opposition en aïkido, on tente d'aspirer, plus précisément de guider la force du partenaire dans un espace vide où il perd ses appuis, et se retrouve vulnérable, de là on parvient à la maîtrise de celui-ci soit par un contrôle suivi d'une immobilisation, soit par une projection qui retourne la force vers son protagoniste l'obligeant à chuter. (Ukemi)
Vu de l'extérieur, les techniques apparaissent très fluides, quasi esthétiques, les déplacements circulaires du corps sont souples et utilisent les 360° de l'espace.
Comme dans la pratique du maniement du sabre, la notion d'axe, de déplacements, de prises d'angles précis, de centrage et d'unité du corps sont fondamentaux.
Les parallèles entre le travail des armes et les techniques à mains nues sont évidents, la puissance découle des principes fondamentaux de biomécanique : soit de l'amplitude des mouvements, du timing mais aussi de la vitesse d’exécution.
A travers la multitude des situations abordées en aïkido, le pratiquant développe une parfaite psychomotricité, et ce, du débutant au plus avancé, la répétition des gestes n'aura de cesse d'affiner les perceptions tant sensorielles que kinesthésiques, une fois les techniques de bases acquises, chacun saura exprimer ses qualités propre et approfondir ses connaissances.
Au fil du temps l'efficacité tend vers l'efficience et la réalisation.
Avec le temps et un peu de persévérance dans l’effort, le plaisir de la pratique devient un élément très prépondérant, car au delà de la dualité, l'Aïkido nous invite à la relation, à l’altérité et à l’harmonie avec le monde environnant vécu dans un climat de paix et de sérénité.
‘Ö Senseï’ Moriheï Ueshiba dont le génie était reconnue par tous disait au final que « L’aïkido était fait pour le monde devienne une grande famille »…
Vaste programme si l’en est !