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Quelques règles élémentaires

 

Le Dojo est un endroit sacré où l'on s'exerce à purifier notre vie et à polir notre corps ainsi que notre coeur.

C'est l'endroit de la voie honorable où l'on s'entraine à la technique de la danse ronde et magnifique qui crée le courant.

C'est mal d'apprendre les techniques de l'attaque pour lutter contre les autres et d'avoir l'esprit de tuer.

je voudrais que vous choisissiez bien la voie parce que l'entrainement nécessite toute votre vie.

Hikitsuchi Michio Senseï

 

  Quelques règles traditionnelles élémentaires

 

‘Savoir vivre et bien se comporter dans le dojo’

 

 

Des notions à connaitre :

Soto: extérieur, Uchi: intérieur, Deshi : élève, disciple, Sotodeshi qualifie donc un élève pratiquant extérieur au dojo, et uchideshi un élève s’entrainant et parfois même vivant au dojo ce qui n'est pas fréquent en Europe car les dojos privés ne sont pas légions, la pratique se déroulant en règle générale dans des salles municipales.

Les uchideshis sont des élèves internes et font partie du dojo, les sotodeshis sont quand à eux des élèves externes membres d'un dojo différent ou qui peuvent posséder éventuellement leur propre dojo et à ce titre sont considérés comme des visiteurs dans le dojo qui les accueille.

 

 

Lorsque vous êtes membre et élève du dojo :

Vous êtes ponctuel et arrivez à l'heure, prêt à vous entrainer, vous prenez votre place normalement sur le tatami, votre tenue est impécable et votre matériel est prêt, en particulier vos armes Bô, Boken, tanto, etc…

 

Si occasionnellement on arrive en retard au cours, deux possibilités sont proposées :

- La version traditionnelle qu'il est bon de connaitre surtout si l'on se rend au Japon :

On patiente au bord du tatami jusqu'à ce que le professeur vienne à notre rencontre ; après les salutations d'usage, il est naturel de présenter des excuses pour son retard, et on demande l'autorisation de monter sur le tatami. Ceci à pour but de rappeler qu'à chaque cours, l'élève, même en règle au point de vue administratif ou malgré son anciènneté n'est présent qu'avec l'autorisation implicite du maître.

En effet le "senseï" peut à tout moment demander à un élève de quitter le dojo sans justification... provisoirement ou définitivement.

- La version plus moderne en conformité avec les usages actuels :

Du fait des rythmes particuliers inhérant à la vie moderne où les retards sont souvent plus fréquents et afin de ne pas déranger le cours, le maître autorise implicitement...

À la condition expresse que le pratiquant soit parfaitement en règle sur le plan administratif

...une précédure simplifiée dont le principe de base est le suivant :

Éviter soigneusement de déranger intempestivement le cours.

Ainsi, le plus discrètement possible, on entre dans le dojo, monte sur le tatami en saluant en direction du tokonoma puis du professeur et on prend le cours en route à son niveau de déroulement. Sitôt que cela est possible, on salue le professeur en s’excusant brièvement pour son retard. C’est là une façon élégante et polie de demander l'autorisation de pouvoir pratiquer.

En aucun cas on ne se permet de distraire les pratiquants déjà présents sur le tatami pas plus que l'on ne décide faire des exercices dans son coin.

Cela serait très mal perçu car parfaitement impoli et irrespectueux.

 

Dans le cas où : vous ne faites pas partie du dojo et que vous arrivez en retard : 

 

 

Étant étranger au lieu, vous ne pouvez pas vous rendre directement dans le vestiaire pour vous changer cela serait inconvenant et surtout impoli. Présentez-vous simplement au bord du tatami et attendez que le professeur ou l'uchideshi dont c'est la tâche vienne à vous pour lui demander de vous préciser les conditions requises pour participer au cours qui vient de débuter sans oublier de spécifier votre dojo d'origine, votre niveau et le nom de votre professeur.

 

Si vous êtes élève et que vous allez pratiquer dans un autre dojo en tant que visiteur :

 

 

Vous devez informer le professeur de votre dojo de votre intention car vous représentez son enseignement, il vous remettra éventuellement une lettre de recommandation à destination du professeur du dojo où vous vous rendez.  Dans ce cas là, vous veillerez bien évidemment à vous comporter conformément à votre statut de Sotodeshi.

 

Seul le professeur décide de l'appartenance et de l’aptitude d’un pratiquant à suivre son enseignement dans son dojo.

 

Faire partie d'un dojo implique de suivre l'enseignement d'un professeur d'arts martiaux mais aussi de de satisfaire à plusieurs conditions d'ordre administratives :

- Fournir un dossier d'inscription complet en temps et en heures composé d’un certificat médical d'aptitude à la pratique de l'Aïkido conformément à la législation en vigueur, d’une fiche d'inscription remplie datée et signée accompagné du règlement du montant de la cotisation annuelle fixée par la structure du dojo.

- Être accepté par le professeur. Ceci reste un principe inhérent aux arts martiaux traditionnels japonais.

Une seule pièce manquante ne permet pas l’accès au tatami.

De même qu'une entreprise, un dojo, même s’il est géré sous la forme d’une association sans but lucratif, ne saurait échapper à une réalité économique. Les responsables du dojo ont le souci de la prospérité et la pérénisation de celui-ci. Il est donc logique et économiquement sain qu’un élève soit à jour de sa cotisation.

Les tarifs pratiqués par les dojos restent variables et ne sont pas systématiquement liées à des différences de qualité d'enseignement ou des velléités d’enrichissement excessif.

Les écarts de prix constatés sont dans la plupart des cas la résultante de conditions de fonctionnement différentes prenant en compte le nombre de cours hebdomadaires, les charges fixes de la structure administrative, la dynamique publicitaire, les frais d’animation interne, les défraiement de transport, de stage mais aussi l'équipement technique.

"Une bonne attitude, une bonne posture, reflètent un bon état d'esprit" Ueshiba Morihei.

 

« On peut changer de dojo tout en gardant le même professeur ».

 

 

Si le professeur choisit son élève, l’élève est également libre de choisir son professeur.

 A l'évidence, il appartient à chacun de faire ses choix et dès l’instant où il pénètre dans un dojo, le pratiquant comprend que son avenir d’aïkidoka en dépendra.

Un élève peut bien évidemment choisir délibérément de changer de dojo, de fait, il changera donc inévitablement de professeur et ne pourra plus, sous prétexte d’un certain positionnement passé, se prévaloir d'une quelconque prérogative au sein du dojo.

La technique nous enseigne que "les mêmes causes produisent souvent les mêmes effets", cela signifie que l'on est capable d'apprendre et le cas échéant de faire son autocritique dans le seul but de ne pas reproduire deux fois la même erreur.

L'adage d'un aïkidoka aguerri deviendra le suivant :« 8 fois par terre, 9 fois debout »

Le principe de misogi consiste à éliminer les situations et les causes qui nous empêche d'évoluer sereinement sur la "Voie" de façon à assainir notre perception du mouvement de la vie.

Alors, on s’aperçoit que l'apprentissage de l'aïkido n'est pas simplement la répétition d'une gestuelle technique ou sportive mais qu'il renvoie à des aptitudes mais aussi à des qualités morales telles que : la compassion, la fidélité, la courtoisie, l'harmonie entre individus, la confiance et la sincérité représentés par les plis du Hakama. Ce sont particulièrement ces qualités qui feront de vous un véritable aïkidoka.

La philosophie de l'aïkido prone l'inverse de ce que l'on voit habituellement du type : "Faites ce que je dis, pas ce que je fais". On ne peut pas démontrer les qualités énoncées plus haut uniquement dans certaines circonstances selon ce qui nous arrangent ; c’est en réalité un affaire de chaque instant qui implique une vigilance sincère et permanente.

C'est pourquoi un professeur d'aïkido porte plus d'attention aux actes qu'aux vaines paroles. Allier les deux est un gage de sagesse assurément !

Les élèves permanents se doivent de représenter dignement l'enseignement de leur professeur dont ils sont dépositaire, surtout en son absence.

Un élève ne saurait être jugé sévèrement qu'à l'aune de l'enseignement qu'il a reçu, le professeur est responsable et garant du comportement de ses élèves.

 

« On peut quitter un dojo et y revenir quand bon nous chante ».

 

 

Penser cela démontre à l'évidence une méconnaissance et une incompréhension totale du fonctionnement de la relation intrinsèque qui régit les liens fondamentaux tissés entre les pratiquants d'un dojo. L'aïkido n'est pas plus une activité qu'un produit de consomation.

Un tel comportement révèle un manque flagrant de jugement de la part de celui qui choisit de satisfaire ses intérêts personnels au détriment de celui du dojo et de la voie qu'il a choisie. Lorsque l'on à beaucoup "reçu" il faut savoir également "donner"

Le tatami représente en effet symboliquement le champ de bataille et dans ce cadre qui aurait l'idée saugrenu de s’entourer de gens peu fiables susceptibles de vous abandonner pour des intérêts triviaux ou personnels ?

Si l’élève est libre de ses choix, le professeur l'est également, en particulier celui de reconnaître qui il accepte pour élève et de refuser l'éventuel retour d'un ancien élève. Accepter un pratiquant dans son dojo n'est en aucun cas une obligation, cela relève uniquement de la capacité supposée de pouvoir l'aider à progresser dans la pratique et au sein du groupe.

Alors... avec le temps et la patiente nécessaire la joie du travail bien fait se laissera deviner !